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L'Histoire

Le judo est un art martial et un sport de combat d'origine japonaise, fondé par Jigorō Kanō en 1882. Son histoire remonte aux traditions des samouraïs et aux anciennes techniques de combat du jūjutsu. Avant la création du judo, les samouraïs pratiquaient le jūjutsu, un ensemble de techniques de combat à mains nues axées sur les projections, les clés et les étranglements. À la fin du XIXe siècle, le Japon entre dans l'ère Meiji et modernise son armement, ce qui entraîne un déclin de l'importance des arts martiaux traditionnels. Le jūjutsu commence alors à perdre de son influence, mais Jigorō Kanō, passionné par ces techniques, décide de les étudier et de les améliorer.

Après s'être entraîné dans plusieurs écoles de jūjutsu, il fonde sa propre discipline en 1882 : le judo, qui signifie "voie de la souplesse" (jū = souplesse, dō = voie). Contrairement au jūjutsu, qui visait avant tout l'efficacité en combat réel, le judo de Kanō repose sur un principe fondamental : l'utilisation optimale de l'énergie. Il voulait créer non seulement un art martial efficace, mais aussi un moyen d’éducation physique et mentale, mettant en avant la discipline, la maîtrise de soi et le respect de l'adversaire. Il développe deux concepts majeurs : le Seiryoku Zen'yō, qui signifie "meilleure utilisation de l'énergie", et le Jita Kyōei, qui signifie "entraide et prospérité mutuelle".

Le judo s'est rapidement imposé comme une discipline incontournable au Japon. En 1886, une série de combats organisés par la police de Tokyo oppose des judokas du Kōdōkan, l’école fondée par Kanō, à des pratiquants de jūjutsu. La victoire écrasante du judo contribue à sa reconnaissance officielle. En 1909, le Kōdōkan devient une institution officielle du Japon, et en 1911, le judo est intégré dans le programme scolaire du pays. Progressivement, il s’exporte à l’international, notamment en Europe et aux États-Unis, grâce à des maîtres japonais qui enseignent leur art à l’étranger.

À partir des années 1930, le judo se développe dans de nombreux pays et devient un sport de compétition structuré. En 1964, il est inscrit au programme des Jeux olympiques de Tokyo, marquant une étape majeure dans son histoire. D'abord réservé aux hommes, il faudra attendre 1992 pour que les épreuves féminines soient intégrées aux Jeux olympiques. Aujourd’hui, le judo est pratiqué par des millions de personnes à travers le monde, que ce soit en loisir, en compétition ou dans un cadre éducatif. Il continue d’incarner les valeurs de respect, de persévérance et de discipline prônées par son fondateur.

Les trois points principaux du judo

Ces trois points permettent au judo d’être à la fois un sport, un moyen de défense.


Seiryoku Zen'yō

Ce principe fondamental du judo signifie qu'il faut utiliser son énergie de manière efficace et intelligente. Plutôt que de s'opposer directement à la force de l'adversaire, on apprend à la rediriger pour la transformer en avantage. C'est ce qui permet à un judoka de projeter un adversaire plus grand ou plus fort en exploitant son déséquilibre.


Jita Kyōei

Le judo n'est pas seulement un sport ou un art martial, c'est aussi une philosophie de vie basée sur le respect et la coopération. La progression dans la discipline ne peut se faire qu'en travaillant avec les autres. Ce principe encourage l'entraide et l'amélioration collective, non seulement sur le tatami, mais aussi dans la vie quotidienne.


Randori et Kata

Le judo repose sur deux formes d'entraînement complémentaires. Le randori est une pratique libre où les judokas s'affrontent en essayant d'appliquer leurs techniques dans un cadre souple et sans agressivité. Le kata, en revanche, est une suite de mouvements codifiés permettant de perfectionner les techniques et de comprendre leurs principes fondamentaux. Ces deux méthodes sont essentielles pour progresser et maîtriser l’art du judo.